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Lynch age

Les très grands artistes créent des univers. David Lynch est de ceux-là.
Je fais partie de cette génération qui l’a découvert avec un objet non identifié, Eraserhead, et dont l’adolescence s’est terminée en suivant, médusée, l’histoire du martyre de Laura Palmer.
Twin Peaks, soap surréaliste, et les notes de Badalamenti qui en introduisaient les épisodes, sont profondément et à jamais ancrés dans nos cerveaux, comme un cauchemar jubilatoire.

Ce weekend qui a précédé les images glaçantes du retour de Trump au pouvoir, on a revu Blue Velvet, Sailor et Lula, Twin Peaks the return (les premiers épisodes) et retrouvé les obsessions du cinéaste : l’Amérique diurne, oppressante, absurde ou ennuyeuse à mourir, côtoyant un monde de la nuit où s’ouvrent les possibles, bien souvent maléfiques car les pulsions s’y déchaînent
des relations intenses se nouent entre des êtres mus par des désirs incandescents
des femmes rendues folles, meurtries, immolées par des hommes tarés, sadiques, souvent en proie à des régressions infantiles violentes
mais ces femmes sont fatales, sphynges ou vampires, tueuses elles aussi

La chair, le sang, l’animal en nous …