Ce matin, sur le chemin du bahut, j’ai écouté – comme il se doit en tant que prof – Inter, et suis tombé sur Arthur Teboul interviewé par Rebecca Manzoni.
Il a évoqué son parcours, son attrait pour les boys bands et le rap alors qu’il était en CM2 et ressentait l’euphorie liée à la coupe du monde 98, la découverte des poètes maudits au lycée, le moment de bascule vers une carrière artistique – lui qui abordait la vingtaine en école de commerce – quand il a participé au débotté à un concours de slam à la Bellevilloise.
Quand j’ai coupé le moteur vingt minutes avant la fin de l’émission, son interprétation de L’affiche rouge d’Aragon et Ferré, lors de l’entrée du couple Manouchian au Panthéon en février 2024, repassait à l’antenne …
Nous avons découvert Feu! Chatterton lors d’un concert au Run ar Puns de Châteaulin en février 2015, pour ce qui restera l’un des concerts les plus marquants auxquels j’ai assisté : fusion parfaite entre grain de voix pour chanson à texte et instru pop-rock/électro, présence scénique étonnamment naturelle mêlant faux snobisme lié au propos littéraire et vraie complicité avec le public. Ce soir-là, je me suis rendu compte que le dernier choc de ce genre, dans un mode beaucoup plus rock et électrique, datait de mes années lycée : Noir Désir.
Un an plus tard, en février 2016, l’occasion s’est présentée de les rencontrer à Brest dans le cadre de nos activités de l’époque liées au festival de bande dessinée – que nous n’avions pas encore réussi à établir à Brest d’ailleurs. Cette rencontre a eu lieu à la Carène, menée par ma compagne, Véronique, captée par Alain Le Bellu et crobardée par Guillaume Duval :
Leur nouvel album, Labyrinthe, est sorti aujourd’hui.
Il s’ouvre par une chanson, « Allons voir », qui dit ceci (j’ai fait des coupes) :
« Allons voir
Ce que le vie nous réserve
N’ayons peur de rien
Et si c’était la mer à boire
Eh bien, que la mer t’abreuve
Le ciel sera toujours bas
A ceux qui vivent sans courage
Tu ne les écoutes pas
Quand ils disent « ce n’est pas de ton âge »
Et tu vas vers ce pays
vers cette vie qui enivre
Comme celle que tu lis
Le soir dans les pages des livres
Il est temps de vivre »
Merci à eux pour ce mélange de lyrisme mélancolique et de volonté de bonheur, dans le contexte.